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Le retour du duo dans les steppes désertiques

On repart d'Istanbul le coeur un peu serré, comme à chaque fois. Louise et Arno partent vers de nouvelles aventures, Nicos retourne au travail. On a décidé pour éviter de rouler dans Istanbul de prendre un bateau qui traverse la mer Marmara et de pédaler jusqu'à Bursa qui avait l'air d'une charmante bourgade 30km après le port. C'était une merveilleuse idée, jusqu'à ce qu'on se rende compte que la "bourgade" faisait 2 millions d'habitants, que les sorties de voie rapide étaient toujours aussi terrifiantes et pour couronner le tout, il a plu et l'eau reste dans la chaussée alors quand un bus nous double c'est comme une cascade sur nous. Bref on s'y attendait pas. On trouve pour la nuit refuge dans une aire de piknik et le gardien, comme il commence à faire froid nous propose de dormir dans la salle de prière.

Le lendemain, nous alternons entre grosse et petite route, jusqu'à se retrouver bloquer dans un chemin de boue à quelques kilomètres de notre ville étape du midi. On n'avait pas encore connu ça mais c'est vraiment impossible d'avancer quand on a de la boue partout sur le vélo.

On rage un peu sur Mappy (l'application qui nous sert à tracer nos itinéraires), pour la forme et on repart, nous et nos vélos bien cracras. Heureusement on trouve un kuofor oto, un coiffeur pour voiture donc, qui nous les lave quelques kilomètres plus loin.

Les montées en Turquie (et les routes en général) sont souvent tout droit, même dans la montée. Alors l'après midi, quand on s'élance sur une grande montée, on reste un peu bouche bée devant l'immense route qui nous attend.

C'est beau mais raide ! Puis nous croisons les premiers chiens. Qui décident de nous suivre. Du coup tout le reste de la montée, comme c'est une route avec mille chiens, tous les autres nous aboient dessus en croyant que ce sont nos chiens qui nous suivent. Mais pourtant non ! On a beau leur dire de nous lâcher, ils restent et comble de l'irrespect, ils ne nous protègent même pas quand les autres attaquent et se faufilent la queue basse entre nos roues. Bref, ce n'était pas le plus agréable. Village suivant, rebelote, mais cette fois ci ce sont les chiens des fermes qui nous aboient dessus. Une descente arrive, nous arrivons à semer les cabots.

La nuit va tomber et nous visons un village un peu plus bas. Le village est glauque, rempli de chiens et il n'y a pas âme qui vive. Bon. Un vieux monsieur sort de chez lui et nous lui demandons où nous pouvons planter la tente. Finalement nous finirons dans sa maison, bien au chaud, avec lui et son fils.

Nous avons même le droit à un petit dej turc le matin. Et à des toilettes Turcs au fond de la cour avec le chien de berger et son énorme collier à piques qui monte la garde la nuit. Ca ne donne pas envie d'aller aux toilettes, je vous le dis !

Les paysages sont assez arides et alternent entre montée et descente fréquemment. Nous empruntons les routes secondaires et il y a souvent personne, nous roulons côté à côté la majorité du temps.

Vers 16h ce troisième jour, nous nous faisons dépasser par un cycliste turc. Nous le recroisons quelque peu après, il nous interpelle, nous dit de venir s'installer avec lui à la terrasse et nous demande où nous dormons ce soir. Il y a dans le coin une " maison du vélo" , créée par une association et qui accueille les cyclistes du monde entier. Bon ça on le comprend après car il ne parle pas un mot d'anglais. Il nous dit de le suivre et nous parcourons les 10 km qui nous séparent de ce lieu en sa compagnie. Il s'avère que l'endroit est assez incroyable, une grande maison qui peut accueillir des touristes de passage, des fêtes du vélo les we, un écran géant dans le jardin.... La terrasse a une vue sur un magnifique soleil couchant.


Bref nous passons une soirée douce et facile en ce lieu.

Maéli est bien malade et dormir au chaud fait du bien.

Nous avons prévu le lendemain une grosse journée pour rejoindre un site d'escalade connu en Turquie, y passer une journée de repos et pourquoi pas essayer de grimper.

La journée se finit au soleil couchant dans de superbes collines jaunes à perte de vue. Nous croisons aussi notre premier troupeau de moutons et devons faire face à 5 chiens de défense avec leur collier à piques qui nous courent dessus et se montrent menaçants. Ca ne met pas très à l'aise. On arrive sur le lieu du camping gratuit juste sous les falaises d'escalade. On se fait la aussi accueillir par une chienne errante et ses chiots qui nous aboient dessus. Il n'y a personne. C'est un peu la déception. En même temps nous n'avons plus beaucoup la notion du temps mais on est jeudi !

Dans la nuit, un chien se colle a notre tente et nous nous faisons réveiller par l'appel du muezzin à 5h et ce chien qui hurle à la mort juste à côté de nous. Nous avons cru chacun et chacune que l'autre s'était mis·e à hurler! Heureusement la chienne et ses petits se sont avérés plutôt amicaux le lendemain, voir vraiment collants. Mais bon c'est notre seule compagnie donc on profite.

Bref, pour notre jour de repos on hésite pas mal ente rester ici ou partir. Finalement nous prenons la décision de rester, de se perdre un peu dans les belles falaises et de se reposer.

En fin d'après midi une personne arrive avec son gros sac d'escalade. Youpi un peu de compagnie pour le soir !

Nous repartons le samedi, et à 9h30 du matin il y a déjà une cinquantaine de grimpeurs et grimpeuses qui sont arrivé·es. Bon on avait mal choisi notre créneau. Tant pis, on décide tout de même de continuer notre route. Nous visitons dans cette journée une charmante ville au pied de falaises avec une mosquée en bois classée au patrimoine mondial.

Nous décidons de nous mêmes de rester sur la grosse route toute la journée car il n'y a pas trop de trafic et que ça nous fait faire une pause des chiens. Le soir venu nous visons de nouveau une aire de pique nique. Un exemple de l'hospitalité turque : à peine assis·es dans le parc que différentes familles viennent nous apporter des énormes assiettes de viande, du melon et plein de boissons. A 18h, Merlin a déjà gloutonné 3 kg de viande à lui tout seul et Maéli a mangé son premier bout de poulet depuis 4 ans !

On finit la nuit dans la salle de prière du parc, ce qui commence à devenir une nouvelle habitude.

Cette fois ci nous attaquons vraiment les petites routes et les steppes désertiques.

Au moins il n'y a personne sur les routes ! La plateaux se situent entre 900 et 1300, donc même s'il n'y a pas de grosses montées, on prend vite mille mètres de dénivelé par jour! Certaines pentes sont d'ailleurs courtes mais tellement raides qu'on doit faire des zigzags en plateau 1 vitesse 1 dans la montée. L'efficacité quoi.

On vise un petit village pour la fin de journée dans lequel encore une fois nous nous faisons accueillir comme des rois et reines. Au départ nous voulions juste installer notre tente a côté de la mosquée ayant reçu l'accord d'un monsieur dans son tracteur. Le temps passe et voilà un curieux qui vient nous parler, puis un deuxième ( quand je dis parler c'est nous en français et eux en turc, autant dire que c'est pas l'excellence de la communication). Finalement nous somme pris·es en charge par un petit groupe de vieux monsieurs qui nous installent dans un espèce de salon à côté de la mosquée, nous donnent du pain et nous remettent les clefs des lieux avant de repartir après avoir bien vérifié que nous ne manquions de rien. Nous commençons à nous dire que la Turquie ne verra pas beaucoup notre tente plantée. Le lendemain, clefs remises à nos bienfaiteurs, nous repartons avec un objectif en tête : rejoindre un immense lac salé situé au centre de la Turquie pour planter notre tente. Et le soir même, ce sera chose faite ! Après avoir continué à travers les déserts des plateaux d'Anatolie, nous voilà sur la route qui traverse le lac. Nous avons juste à descendre sur le côté de la route et planter notre tente sur une partie asséchée du lac. C'est paisible et calme !

Nous repartons tôt le lendemain pour continuer notre route vers la Cappadoce. Il nous reste 2 jours à pédaler et nous avons hâte d'arriver pour rejoindre les lits douillets d'hôtel et la douche chaude. Dans la journée, nous rencontrons pour la première fois des Turques qui parlent français. En fait ils vivent en France et rentrent pour les vacances ou pour la retraite en Turquie. Nous avons alors le témoignage poignant d'un homme né en Turquie, ayant grandi en France et qui navigue entre deux pays tout en se faisant reconnaître comme étranger dans les 2 cas.

Nous plantons la tente le soir dans le parc d'un village sur la route à l'honneur d'Ataturk (un héros national ).On nous proposera quand même de dormir dans la mosquée mais trop tard, on a déjà planté la tente et n'avons pas la force de tout démonter. Nous décidons quand même d'aller boire un thé avant d'aller se coucher. Nous rentrons alors dans l'établissement provocant un silence et une levée de regard sur nous à l'instar d'une entrée dans un saloon en plein farwest. Mais finalement ça n'est rien de plus que des monsieurs qui boivent le thé comme d'habitude.

Allez dernière ligne droite vers Goreme. Toujours les mêmes routes qui montent et qui descendent en ligne droite qui nous donnent une bonne journée de sport. On commence à voir quelques vestiges de maisons troglodytes, nous sommes proches.

Ça y est, à 16h nous sommes à Goreme pour trinquer et se féliciter avec une bonne bière. Goreme c'est un peu un choc pour nous. C'est le retour à une population très touristique que nous n'avions pas vu depuis Istanbul. Ça change vraiment le paysage par rapport à nos derniers jours. En même temps il faut avouer que les lieux valent le détour. Un décors colineux et aride avec des grandes formations rocheuses qui s'élèvent depuis le sol formant une forêt de pierres, le tout parsemé de petites ouvertures laissant deviner d'anciens habitats troglodytes. En plus de ce beau paysage, la région s'est créée sa propre attraction touristique en élevant tout les jours des montgolfières dans le ciel à l'heure du levé de soleil. Nous décidons alors de trouver un lieu de bivouac pour profiter pleinement du spectacle le lendemain. Et nous ne manquons rien. Nous nous faisons réveiller aux alentours de 5h30 par le gonflage des ballons. Nous ouvrons la tente et nous apercevons déjà de premiers gonflables dans le ciel.

Peu de temps après ce sont des 4x4 avec un groupe de touristes italiens qui déboulent pour voir le spectacle. Ils ont même pris du champagne et nous proposent une coupe ! Nous profitons de l'instant.

Puis nous nous retournons finir notre nuit dans la tente, ce qui donnera des impressions de rêve aux événements précédents.

C'est les vacances aujourd'hui pas besoin de se lever pour faire du vélo! Alors on trainasse puis nous partons randonner dans ces magnifiques vallées.

Nous visitons aussi le musée à ciel ouvert rempli d'églises et de fresques rupestres troglodytes. Le lendemain c'est repos total avant l'objectif du samedi : un trail de 38 km sur les sentiers de la Cappadoce. Mais quelle idée nous est passée par la tête?? L'évènement est énorme et au culot nous avons eu des dossards offerts, alors comment refuser ?

Le soir c'est pasta party offerte par l'organisation, pendant laquelle nous rencontrons des personnes de honk Hong, d'Afrique du sud venues spécialement courir ici! Il y a du monde, un DJ ,une tombola, bref c'est la fête ! Le stress monte petit à petit. Le lendemain, c'est le grand jour, on s'aligne au départ et nous rencontrons deux personnes de La tronche venues courir elles aussi. Le monde est petit. Les premières kilomètres il y a tellement de monde que nous sommes obligé·es de marcher. Puis nous nous elancons sur un petit rythme de course. En fait, comme il n'y a pas beaucoup de dénivelé, il faut courir tout le temps sur ce trail! Les montées sont nos moments de repos. Et surtout, les muscles de la course n'ont pas été sollicités depuis tellement longtemps qu'au bout de 10km on les sent déjà un peu douloureux. Ca va être long. Sinon c'est très beau, on passe dans de petits chemins, au fond de gorges, dans de beaux villages. Des qu'on croise des bénévoles Merlin crie "youhouuuuuuu" en faisant le geste de spiderman.

Mais 10km avant l'arrivée, Spiderman commence à trainer la patte. C'est dans la douleur qu'on finit mais quand même en courant et en se donnant la main sous l'arche d'arrivée, comme un couple modèle. On a réussi mais on est mort·es ! C'était quand même une super expérience. Le lendemain pour notre dernier jour à Goreme c'est repos. De toute façon, il pleut. On retrouve nos ami·es cyclistes français rencontré·es en Hongrie pour boire une bière. C'est la dernière fois que nous nous voyons car nos routes se séparent mais c'était super chouette de partager avec un autre binôme de cyclistes nos expériences sur le chemin. D'ailleurs, si vous voulez en savoir plus sur leur voyage, voilà leur instagram. Ils font un tour de l'Europe et contribuent à une enquête sur la perception du réchauffement climatique en Europe. Si vous voulez y répondre : https://www.bicyclearth.fr/questionnaire/?fbclid=PAAaZ7MUOw35QFVQMMO0jiU93BY3zUqSK97RT139ruZRSaylwBIpGiG00RNA8

De notre côté, On finit en beauté sur un bon resto dans une cave, typique de cet endroit, une bouteille de vin locale et hop au dodo avant la fin des vacances !


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