Toujours bizarre de repartir après 5 jours de vie " normale" mais on sait que c'est seulement pour trois jours !
Ce sont trois jours chauds et sans ombre. Le Danube en Slovaquie est beau, assez sauvage avec de petites plages de sable et d'arbres qui ponctuent le chemin. On s'arrête d'ailleurs plusieurs fois se baigner. Le deuxième jour on attend déjà la frontière avec la Hongrie, qu'on atteint en traversant un simple pont car le Danube fait office de frontière naturelle. Nouveau pays, ça veut dire nouvelle langue et nouvelle monnaie alors qu'on venait de s'habituer au slovaque ! La première soirée ne nous fait pas la meilleure impression. On croise tout d'abord un serpent (alors que Merlin a la phobie) ce qui nous dissuade de faire du camping sauvage dans le coin. On toque à quelques maisons mais les gens ne parlent pas anglais et ne semblent pas hyper convaincus de communiquer avec nous. On se retrouve dans un camping municipal au bord du Danube dans lequel les tarifs sont douteux. Bienvenue en Hongrie !
Le lendemain on décide de passer par des "montagnes" pour rejoindre Budapest parce que bon le plat ça va deux minutes. Nous arrivons à Budapest en avance et nous passons l'après midi à faire des aller-retours dans la ville entre les différents Decathlon. Avec l'arrivée des parents de Merlin nous pensions être au bout de nos peines mais la réservation pour le premier soir en hostel s'avère être une entourloupe (la malédiction continue). Bon finalement tout est bien qui finit bien et on se retrouve toustes (les parents de Merlin, sa soeur et la mère de Maéli) en auberge de jeunesse pour une pyjama party.
Les jours suivants sont dédiés à une visite rythmée de Budapest, longues marches dans la ville ( on n'a plus l'habitude !), Bains thermaux, opéra, parlement, synagogue, restaurants etc.
On a même pu aller au cinéma voir un film français le dernier soir dans une magnifique salle art nouveau ! C'était reposant et ressourçant mais physiquement c'était quand même intense finalement !
Après 6 nuits de confort et de dorlottage par nos parents, nous voilà reparti·es sur la route direction Belgrade. On fait quand même un dernier arrêt historique au parc Memento qui regroupe les vestiges de l'occupation communiste.
On s'est beaucoup renseigné·es sur l'histoire de la Hongrie qui est peu connue par chez nous et ça nous a fait plaisir d'en savoir plus sur un pays que nous traversions. On note aussi un fort sentiment national avec plein de drapeaux sur les maisons à la campagne et une visite guidée de l'opéra et du parlement qui vante les mérites du pays.
Nous traversons le reste de la Hongrie en deux jours sans plus de charme que la campagne hongroise ( hormis une ville avec de belles maisons et pleins de pêcheurs au bord d'un canal). Nous rencontrons aussi un couple de français parti pour faire le tour de l'Europe à vélo avec lesquels nous passons une première soirée. Il s'avère qu'iels se dirigent vers les mêmes destinations que nous (Belgrade, Istanbul, Cappadoce) et nous sommes amené·es à les revoir dès le lendemain pour le passage de la frontière serbe. Pour la première fois nous constatons une limite nette entre les deux pays, matérialisée par de grandes barrières de barbelés. Là c'est l'hésitation : une porte ouverte au milieu des barbeles avec une route qui continue mais personne pour monter la garde, le tout dans une atmosphère peu rassurante. Doit on passer ou pas ? Finalement à 4 c'est plus facile et on se lance dans ce no man's Land.
On croise un ancien mirador, et quelques renards mais aucun humain en vue. Nous voilà en Serbie, notre 7ème pays !
Nos ami·es français partent du côté croate et nous nous restons du côté Serbe avec l'idée de se recroiser dans quelques jours.
Notre première journée en Serbie nous permet d'apprécier les premières vraies différences culturelles. Des chiens errants, des vestiges de la guerre avec des bâtiments en ruines, un alphabet différent, des restes de l'empire ottoman, des églises orthodoxes russes, plus beaucoup de pistes cyclables, de vielles voitures, etc. Beaucoup de maisons ont des moulures mais sont décaties. Nous croisons des bus que nous pensons reconnaître comme des anciens transisere (Maéli est sûre d'avoir vu un Grenoble effacé à l'arrière du bus, Merlin doute un peu) !
Nous vivons successivement une de nos pires et une de nos meilleures soirées depuis le début du voyage. Le premier soir en Serbie s'annonce bon : bivouac au bord d'une plage sur le bord du Danube. Une bonne ambiance, avec des familles serbes qui profitent de leur fin d'après-midi, nous arrivons assez tôt pour s'installer tranquillement et prendre le temps de se baigner, nous avons même la possibilité d'utiliser des douches mises à disposition avant de profiter du couché de soleil.
Mais le crépuscule venu, nous somme assailli·es par des milliers de moustiques (sans exagération). Nous décidons de nous mettre un peu plus loin mais les nuées ne s'amenuisent pas. Nous nous nous recouvrons d'habits avec juste le visage à découvert mais les insectes n'en démordent pas. Avec urgence et difficulté nous cuisinons nos traditionnelles pâtes et nous montons la tente afin de nous y réfugier. Nous finissons par éliminer la vingtaine de moustiques qui se sont incrustés au chaud avant de profiter de notre repas.
Nous ne sortirons plus de la tente jusqu'au petit matin où, fort heureusement, les moustiques avaient laissé place à de paisibles pêcheurs.
A l'opposé notre deuxième soirée s'annonçait compliquée avec un orage qui nous menace sur nos derniers kilomètres. Arrivé·es à notre point d'étape nous demandons rapidement dans la première maison venue où nous pouvons planter notre tente pour la nuit. La dame nous propose tout simplement dans son jardin. Mais la pluie tombe déjà et nous nous abritons dans sa véranda. Nous attendons que la pluie passe, mais le ciel nous tombe sur la tête. La communication est difficile car elle ne parle pas du tout anglais (et nous pas du tout serbe !) Mais elle semble vouloir rester avec nous sous la véranda. Au bout d'un moment qui nous a semblé long, la pluie s'arrête et le reste de la famille débarque : arrières grands parents, enfants et petits enfants. Heureusement les petites filles parlent un peu l'anglais et le neveu a très envie d'échanger avec nous. Sous le regard de toute la famille nous mangeons nos pâtes et du mouton offert par la famille ( et quelques bières quand-même). Nous nous sentons chanceux·se de rencontrer cette famille très accueillante. Nous accompagnons même les deux filles à l'école pour leur rentrée le lendemain matin.
Résultat : nous commençons le vélo à 7h30, nous arrivons à Belgrade à 11h30 (après un petit déjeuner sur la route composé de restes de pâtes !?).
Après une après midi et une soirée de repos, une nuit mouvementée avec les ronfleurs de notre chambre d'auberge de jeunesse, nous voilà prêt·es pour découvrir la ville. Nous participons à une visite guidée historique très intéressante qui éclaircit bon nombres de points pour nous, que cela soit sur la religieux Orthodoxe, la Yougoslavie ou l'identité des Balkans. Nous complétons cela par le musée de la Yougoslavie l'après midi (nous sommes en train de devenir des spécialistes hehe).
Il s'avère que l'histoire de l'Europe de l'Est est très riche et nous avons grand plaisir à découvrir cette région du monde ! Et nous n'avons pas finis, demain, nous serons rejoins par notre ami Arnaud et nous nous mettrons en route pour Sofia !
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